Les Arbres Bleus

Un marquage des plus hautes eaux connues pour travailler et faire perdurer la mémoire du risque

Contexte

28 février 2010, la tempête Xynthia s’abat de plein fouet sur l’Europe toute entière. La France perd 47 de ses habitants au cour du phénomène météorologique. La Charente-Maritime et la Vendée en comptent plus de 40 à elles deux. L’ONG Bleu Versant est créée 3 ans plus tard, mûrit d’une réflexion pluridisciplinaire sur nos manières d’habiter la terre et de prendre en pleine considération l’élément “eau” dans nos politiques d’aménagement du territoire afin de devenir plus conscients et plus résilients face aux risques.

Des arbres pour mesurer le risque

Les arbres bleus visent à sensibiliser le public sur les risques d’inondations et de crues sur un territoire à risque d’inondations. Ce dispositif permet de travailler sur la mémoire du risque qui fait partie des nouveaux programme P.A.P.I. (Programme d’Actions et de Prévention des Inondations)

Résumé de l’action et modalité

La démarche des “Arbres Bleus ®” se veut être un processus d’accompagnement des collectivités soumises au risque d’inondation, notamment dans la mise en place d’un dispositif de sensibilisation du grand public. Ce procédé est un outil de sensibilisation de tous les publics et permet la matérialisation in situ des hauteurs d’eau engendrées par les crues ou les submersions marines (les plus hautes eaux connues / PHEC). La démarche vient renforcer l’installation des repères de crue et de laisses de mer dans les territoires soumis au risque inondation. Installation par la suite de panneaux explicatifs de la démarche (pérenne ou éphémères). A l’image de la mémoire du risque qui s’efface dans le temps, la peinture au lait de chaux disparait avec le temps, cette action peut esnuite être réactivée tous les 2 à 5 ans.

Démarche réalisée à La Rochelle en 2014, 2017, le long du Rhône en 2018 et en 2021 à Orléans

Déroulement de l’action

  • 1 • L'Aléa

    Prise en compte des plus hautes eaux connues (PHEC).

  • 2 • Le choix d’un lieu emblématique

    Choix d’un site marquant où l’installation sera visible de tous et dont l’effet visuel sera pertinent («hot spot»).

  • 3 • L’installation commémorative

    Peinture des troncs d’arbres à la cote d’inondation (choix d’une date anniversaire). Participation des riverains, des scolaires, des touristes, etc.

  • 4 • Itinéraire et balisage

    Circuit de visite avec point d’information expliquant la démarche aux passants.

  • 5 • Aller plus loin ?

    Proposer de nouveaux supports (Flash code qui renvoie sur une page web explicative)

  • 6 • Exposition / Conférence

    Mise en place d’une exposition dans un lieu symbolique (bâtiment public) et / ou organisation d’une Conférence sur la question des Risques d’inondations.

  • 7 • L’effacement

    Le badigeon de chaux s’efface progressivement avec le temps. Cet effacement illustre la perte de la mémoire du risque, d’où la nécessité de réactiver et d’entretenir cette conscience collective des PHEC à travers «une date anniversaire» commémorative. Par ailleurs, les arbres peints sont inscrit au Dossier d’information communale sur les risques majeurs (DICRIM).

  • Jacques Faye

    Chef du bureau «Information préventive, coordination et prospective» au ministère de l’écologie (direction de la prévention des risques, DGPR).

    «La démarche proposée par l’ONG Bleu versant est simple, pertinente et facile à mettre en oeuvre. Elle traduit aussi la perte de la mémoire collective des inondations et la nécessité pour le maire de l’entretenir. Elle peut être reprise dans le cadre de ses obligations d’information préventive en sélectionnant à bon escient les «arbres témoins»

  • Cécile Glémain

    Directrice projets risques majeurs à la Mairie de la Rochelle

    « J’ai contribué à l’action participative de land-art et ce fut l’occasion d’échanger avec les passants, les promeneurs, les curieux ; de questionner leur expérience de l’événement Xynthia qui nous avait frappé quelques années auparavant et d’explorer avec eux les solutions à mettre œuvre. Ce premier acte de la concertation a permis de faire parler du projet dans la presse et de rassembler de nombreux riverains au vernissage de l’exposition puis à la réunion publique de présentation de l’esquisse.»